Préface de Papus pour le Cimetiere d'Amboise de L C de St Martin par Papus

L’homme est véritablement le petit monde, le microcosme

Reproduisant en lui toutes les lois de l’Univers ; aussi

L. Claude de Saint Martin a-t-il raison de dire qu’il faut

Toujours expliquer la nature par l’homme et non l’homme

Par la nature.

La terre sur laquelle nous sommes, à dix mouvements

Dont trois sont les plus importants :

1° La rotation elle-même, en 2jours (24 heures),

Qui peut être considérée comme un mouvement personnel,

Accompagné par le satellite lunaire ;

2° La translation autour du soleil, en un an (365 jours et une

fraction). C’est le mouvement personnel, du système planétaire

Tout entier, où la Terre ne joue plus un rôle d’engrenage.

C’est, si l’on veut bien nous passer cette expression, le

mouvement planétaire social ;

3° Enfin, la chute avec le soleil et tout son cortège vers la

constellation d’Hercule.

C’est un mouvement dans lequel notre pauvre Terre disparait

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Presque complétement, comme facteur et dans lequel le soleil

Joue, à son tour, un rôle de simple engrenage.

Toutes ces lois du grand Monde, macrocosme ou Univers,

Nous révèle par l’étude du microcosme ou être humain.

Nous trouvons en effet dans l’homme :

1° Un mouvement personnel dans lequel l’individu vit selon sa

Volonté et exerce sa liberté : c’est l’image de la rotation de la

Terre sur elle-même.

Ce mouvement est le résultat d’une opposition de la volonté

Humaine à la marche générale des choses autour de lui et il

Demande une grande tension volontaire, appuyée sur de

Nombreuses épreuves ;

2° Un mouvement général, où l’homme disparait comme

Facteur individuel : il devient simplement un facteur social,

Dont le travail est plus ou moins utile à la collectivité,

Selon que l’homme est un rouage ou un ressort :

C’est l’image du mouvement annuel de la Terre et qui est

Caractérisé pour l’homme par une existence dans une

incarnation matérielle ;

3° Enfin, il existe un mouvement de toute l’humanité dans tous

Les plans d’incarnation, où chaque être humain n’est qu’un

Facteur de la marge d’évolution de l’Univers. C’est l’image de

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La marche du système solaire vers la constellation d’Hercule

Et qui est caractérisée par les êtres humains par les cycles de

plusieurs existences, avec réincarnation.

Or, de ces trois existences, très peu d’êtres humains réalisent

La première : ils ne s’inquiètent pas de leur évolution

personnelle : ils subissent passivement toutes les poussées

Extérieures ; ce sont des machines revêtues de formes

humaines, ce ne sont pas des êtres libérés ; on peut les appeler :

« Des morts en grand nombre parmi quelques vivants ».

La vie, par ces êtres, est tout entière concentrée dans ses

Formes extérieures : de beaux habits, la considération des

voisins, des décorations pour les hommes et des bijoux pour

Les femmes, enfin, rien d’intérieur, rien de réellement vivant :

C’est un cimetière qu’aperçoit celui qui sait regarder, ce n’est

plus une vraie société humaine en communion avec l’invisible.

En effet, la seule vie véritable est intérieure ; elle se passe

Loin du monde ou, plutôt, le monde n’est qu’un support

externe de cette communion vivante et permanente entre

Existence et l’Invisible.

Voilà ce que le Maître de la Mystique moderne,

L. Claude de Saint Martin, nous fait entrevoir dans les pages

suivantes. Le « cimetière d’Amboise » est partout où la mort

De l’esprit étend son domaine. Sachons vivre hors de tous les

Cimetières, dans tous les plans.

13 Mai 1913.