vendredi 29 novembre 2019

Manifeste de l’E.G.C







Manifeste de l’E.G.C.
L’Église Gnostique Chaote s’est refusée à imposer des dogmes ou des lois ; à
peine a-t-elle quelques règles simples qui lui permettent de se maintenir
depuis plus de dix ans. Point de patriarche, d’archevêque ou de pape mitré
pour nous diriger ; nous sommes une zone d’autonomie permanente crachant
notre dédain pour les structures mortifères du passé. Nous sommes des
acrates !
De même tout notre corpus a été publié et distribué gratuitement : pas de
secret fétide, pas de salmigondis ineptes dont on refuserait l’accès aux «
profanes ». Dans notre gnose il n’y a pas de profane, il n’y a que des «
cherchants » — et nos titres de clerc, de prêtre ou d’évêque ne sont que des
marqueurs sur le chemin qui nous mène tous et toutes vers le même but.
L’évêque n’est pas un chef, c’est un humble serviteur assisté de prêtres et de
clercs ; les offices liturgiques demandent des officiants, mais ceux-là ne sont ni
plus élevés ni plus grands que les fidèles ou les gnostiques non consacrés ou
ordonnés. Rien de ce qui est utile ne sera caché ou mis sous le boisseau, la
lampe de la Gnose brillera au vu et au su de tous !
À nouveau nous nous rions des farandoles comiques rythmées par des
formules magicomiques puériles. Nous avons un trop grand respect pour la
Lettre et l’Esprit de la Lettre ! Et si nos liturgies se démarquent de celles de nos
autres frères chrétiens, ce n’est pas pour faire oeuvre d’innovation, mais afin de
vibrer selon notre diapason mystique. Il n’y a aucun secret autre que celui du
cœur et du cheminement qui est le nôtre. De même nous nous insurgeons
contre les messes copyrightées : avec ceux-là qui agissent ainsi, nous devrions
payer pour entendre messe le dimanche ! Ceux-là ont-ils écrit les Évangiles et
les Corpus gnostiques dont ils farcissent leurs écrits pour oser mettre des
signes babyloniens sur la mystique ? On ne peut servir deux maîtres ; ils
choisissent Mamon et ils ne le voient pas !
Et en ce mois d’avril de l’an de grâce 2016, nous observons avec tristesse le
retour des vieux archétypes humains : des églises structurées comme des PME,
des règlements, des statuts, des ors, de l’argent — encore et toujours ! —, des
titres et des sous-titres… Et pire encore, une association contre nature entre un
maçonnisme élitiste et moribond et autre société pseudo-initiatique et la
Gnose au nom de Vérité (pour antiphraser Tertullien). Comme si la Gnose
pouvait être grandie par des oripeaux désuets, comme si une église était une
loge, comme si la Sophia avait besoin de gardiens par trop humains voilant sa
sublime nudité…
On nous rétorquera maladroitement que les écoles gnostiques des temps
anciens étaient élitistes et fermées au monde extérieur. Que nous importe
l’exécrable manie Archontiques dont ces dernières pouvaient porter la tare ?
Que nous importons que ceux-là aient trahi, aussi, le hurlement libérateur du
Christ ? Les erreurs du passé ne sont pas les pierres d’angle d’édifices
merveilleux !
Nous voyons l’avenir des églises gnostiques se profiler avec crainte.
Tau Héliogabale

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