Les Gnostiques
Pendant longtemps, on n’a connu les gnostiques qu’à travers leurs réfutations par Tertullien, Hippolyte ou Irénée de Lyon : autant connaître l’Histoire d’une population exterminée par les propos de ses exterminateurs. Ceux qu’on appelle gnostiques se différencient des habituels monothéistes par la variété de leurs cosmogonies ou des noms donnés à leurs dieux et leurs anges, leur humour sarcastique, leur peu d’intérêt pour la morale sexuelle, leur absence totale de sens de la hiérarchie, l’importance donnée à la solitude dans leur vision du monde (le gnostique est « solitaire et simplifié » dit L’Evangile de Thomas) ou leur haine de la religion institutionnelle. Leurs lieux de naissance et de propagation ? La Syrie, l’Egypte, l’Iran : berceaux de toutes leurs figures tutélaires. Simon le Magicien, Basilide, Valentin, Marcion, les ophites, les sethiens, tous diffèrent mais ont néanmoins en commun l’image de ce monde comme celle d’un ratage – une prison de mort construite par un