mardi 14 avril 2015

LES ROSE+CROIX R. Ambelain


 



a) Aperçus sur l'Ordre





Les lecteur qui désire étudier l'histoire du mouvement Rosicrucien (le véritable, celui des XVII éme et XVIIIéme siecles et non pas certaines « recontitutions » américaines modernes) (1), aura intérêt à lire le très beu livre que Sédir consacra à cette question, sous

le nom de Histoire et Doctrine des Rose+Croix.

Nous y ajouterons le travail de F.Wittemans : Histoire des Rose+Croix ; le petit livre de Serge Hutin : Histoire des Rose+Croix ; notre étude : Templiers et Rose+Croix, et ainsi le lecteur profane sera sufisamment documenté sur la question.

Leur programme peu se résumer ainsi : des malades, aide anonyme aux individus et aux sociétés humaines ou états, lorsque leur cause es t juste ; action politique tendant à l'établissement d'un vaste état universel, européen d'abord, puis mondial (2) ; action religieuse tendant au retou à





  1. Ce sont toutefois de bonne écoles d'occultisme, et leurs membres sont parfaitement préparés à l'entrées dans les grands ordres initiatiques traditionnels, nous tenons à le souligner ici,
  2. Il est bien évident que l'établissement d'un Etat mondial et le retour à un christianisme plus prés de sa source, ces deux postulats de départ, implique ipso.



    Un christianisme plus pur, plus prés de sa source, et surtout dépouillé de l'imagerie exotérique habituelle ; enfin et par l'action des Frères de la Rose+Croix, reintégration de l'Homme et de la Nature entiere, en sont état primitif. Ce programme a été confié à des organisations moins mystérieusess, plus près du monde profane . Parmi ces muvements initiatiques, nous citerons les plus connus : le Martinisme, la Franc-Maçonnerie. Si étrange que paraisse notre affirmation, des deux branches de la Franc-Maçonnerie, rationaliste et spiritualiste, collaborent toutes deux à la réalisation du programme géneral des Rose+Croix, dans le plan politique et sociologique. Le Martinisme s'est vu confier une tâche particuliere, plus occulte et plus ésotérique.
      Pour la réalisation de leur vaste plan, couvrant nécessairement plusieurs siècles des temps modernes, les Roses+Croix ont utilisé l'ensemble des connaissances occultes et traditionnelles : Alchimie et Spagyrie, Magie , Téhurgie, Astrologie, naturelle et surnaturlle. Leur doctrine est un combiné de gnose chrètienne de kabale judaïque.
      Ce sont, en fait, des kabalistes chrètiens.
      Leur fondateur légendaire, Christian Rosenkreutz, qui aurait vécu au XIIIéme siècle, en allemagne, a jusqu'à présent échappé à toutes les recherches et coclusions historiques sérieuses. En fait, il s'agit d'un hiéronyme. L'hébreu rôz (rosah) signifie secrets, rosen signifie prince et en la même langue langue, korôz signifie héraut.
      C'est ainsi que Kezaziel, en hebreux héraut de Dieu, est dans l'arngééologie Juive,
      le nom de l'Ange de de la proclamation. Ainsi Rosenkreutz ne saurait un nom germaniquue qu'en apparence ; en réalité, il s'agirait d'un nom de fonction, par deformation de l'hébreux rosah korôz, signifiant ainsi héraut du secret, ce qui qualifie parfaitement la fontion des Rses+Croix. Mais quel secret ? Ce nom désigne Dieu lui-même, dans les écritures ésotériques ; qu'i s'agisse du Sephira DiDzéniutha, des commentaires de la traditionnelle Gemera du Talmud ou des écritures saintes, tout particulièrment du Livre de Daniel (II,19), Dieu est sont secret lui même... Le Rosah korôz de la Rose+Croix, n'est que le Héraut de Dieu, et à ce titre, le véhicule de l'Ange Keraziel.
      On observera Rosen (signifiant prince), donne une signification très proche de Prince-Héraut, avec Rosen Korôz. Quant au prince du Royal-secret, de la Franc-maçonnerie (Rite d'Heredom et Rite écossais), source de tant de fines plaisanteries chez les antimaçons, il y a un rapport évident avec le plan rosicrucien primitf et ses réalisations politiques.

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Le sacramentaire que nous publions ici est particulier à une branche de la Rose+Croix générale, , celle dite des Rose+Croix d'Orient. Nous avons effleuré cette question dans un précédent ouvrage (1)

et nous nous bornerons à renvoyer le lecteur à certains chapitres qui seront relus avec fruit, tels ceux sur Elias Artita, La Rose sur la Croix ou Le secret des symboles, et la Rose+Croix, dans lequel nous



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  1. Templiers et Rose+Croix, Adyar éditeur, Paris 1955.





rappelions le rôle joué auprès d'Henri IV par le Rose+Croix Irénée Philathéthe, qui lui inspira son « grand dessein » d'abaissement de maison d'Autriche et de la céation d'une sorte de ligue européenne.



Gérard Heym, dans la revue Initiation et Science (1963, n°57), a cité (p.47) l'Ordre des Frères Asiatiques, dit encore Chevaliers de Saint-Jean l'Evangéliste, réorganisé vers 1750, puis vers 1780, et dont le brceau se situait à Thessalogique. Il s'agit en fait des Frères de la Rose-Croix d'Orient, Papus (le docteur Gerard Encausse) avait reçu, avant 1914, d'un membre du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste, qui l'avait reçu au Caire, la filiation desdits Rose+Croix d'Orient. Nul autre que Papus ne la psséda, pas même Teder, son successeur, au sein du Mmartinisme d'alors.



Il convient d'ailleurs d'observer que l'Asie n'a rien à voir avec cet Ordre de chevalerie ésotérique.

Il s'agit en fait de la contractio des lettres désignant la qualité, de façon à constituer un sigle, une abréviation.



En effet, le candidat à son entrée dans l'Ordre, recevait l'ordination d'Eques A Sancti Joanis Evangelistae, mots dont les initiales, groupées, donnent EASIE. Le Menteau d'Ordre était noir, doublé intérieurement de blanc, le tout en laine, tombant à quelques doigts du sol. Le noir, à l'extérieur, signifiait selon la Tradition classique : prudence, sagesse, contance dans l'adeversité et les périls, humilité, connaissance cachée. Couleur du deuil, il signifiait que l'initié était mort au monde. A l'intérieur le blanc signifiait la lumiére intérieure, la vérité absolue, la régénération dans l'au-delà, la pureté de l'âme. Sur l'épaule, le menteau d'Ordre était frappé d'un chrismon rouge, le chrismon primitif, cité par St Jérôme et qui se présente ainsi qu'un X superposé à un I majuscule. Sous le menteau, l'eques portait un sautoir et un bijou particulier (1).

Selon un document figurant en nos archives privées, et qui émane de celui qui transmit cette ordination à Papus, c'est à la rose+Croix d'Orient que se rattacherait l'ordination particuliere conférée par don Martinez de Pasquallis à ses Reaux+Croix, au XVIIIéme siécle.

Parallelement ce mouvement suscita la méthode de la voie intérieure , diffusée pa L.C. De Saint Martin , et qui repose sur l'Alchimie matérielle, transposée dans le plan spirituel. Nous pouvons signaler que deux villes étaient particulièrement importantes pour les Chevaliers de Saint-Jean l'Evangéliste ; en Italie : Venise, et en France : Marseille.

Aujourd'hui encore, la crypte de Saint Victor et sa celebre Vierge Noire jouent un rôle éminent pour ce qui subsiste de l'Ordre, et bien peu de gens s'en doutent ! Car la Vierge Noire, de Saint Victor comme d'ailleurs, est patronne de l'Ordre.

Le présent sacramentaire est composé de priéres dont certaines remontent aux premiers siècles de l'ére chrétienne. D'autres sont plus récentes. La majorité de ces Oraisons repose sur une régle occulte qu'Agrippa évoque en sa célébre Philosophie Occulte.

L'Ecriture Sainte est un recueil de faits historiques qui ont leurs racines dans le monde des achétypes.

Pour rendre plus efficiente toute oraison, il est donc nècéssaire de la rattacher au fait auquel elle peut se référer, et donc à son archétype céleste. Ainsi, pour une traversée maritime paisible, la prière devra évoquer ( ce mot parle...) la traversée de la Mer Rouge par les israëlites conduits par Moïse. Parce que cette traversée n'est pas seulement un fait historique, mais aussi l'Image Permanente du cheminement des Âmes Humaines, traversant les mystérieuses « eaux » dont

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  1. Dans les assemblées Chapitrales, bien entendu. Ce bijou était noir et blanc, le côté blanc se portait contre la poitrine.





Parle dans la Genèse, et se dirigeant vers la Cité Céleste.

Chose étrange, certaines de ces Oraisons sont apparues à une date relativement récente (XVIémé siécle) dans le Sacramentaire de certaines grande églises Eglises.

Communication ? Indiscrétion ? Mystère...

L'original de ce Sacramentaire (un cahier d'écolier), était rédigé en grec. Il fallut le faire traduire, puis de la traduction littérale, passer à une forme plus littéraire, et adapter certaines Oraisons à la vie moderne. C'est ainsi que la benédiction de la monture due voyageur est devenue celle d'un véhicule. Néanmoins, nous espérons que tel quel, ce formilaire sera acceuilli avec faveur par le kabalistes, gnostiques , martinistes et tous les mystiques chrétiens à cactére hétérodoxe, et relevant pas d'une grande Eglisee.

Enfin, nous avons cru bon de compléter ce travail par quelques formules ou Oraison d'exorcismes particuliers, que ne comportait pas le manuscrit original et que le lecteur sera heureux de voir ajoutés à l'ouvrage primitif.

Ainsi que nous l'avons dit dans la note péliminaire sur les Rose+Croix, ceux-ci, familliers de toutes les connaissances occultes, les ont utilisées, au XVIIéme et XVIIIéme siécle, pour mener à bien la mise en route de leurs plans. Il n'est donc pas surprenant de voir le présent sacramentaire complété d'un ensemble de formes rituelles. Que le lecteur ne néglige pas ces derniers, sous le fallacieux prétexte d'une « simplicité » de bon aloi ! Les rites sont les véhicules et les emplificateurs de puissance du verbe humain.

Il est d'usage, selon la traduction qui nous fut communiquée, que l'opérant soit dépouillé du maximun de vétements profanes et de tous objets métaliques. Il revét alors une aube de lin blanc, et une cordeliere de même nuance. Il est chaussé de sandales réservées strictement à ces operation. Pour les oraisons, ilopère tête nue. Pour les exorcismes, il est coiffé d'une capuche liée à l'aube, ou d'un amict de lin. Il opére devant un autel ansi composé :

une nappe de soie jaune d'or, sur laquelle est posé l'Evangile de Jean, ouvert au premier chapitre, flanqué de deux flanbeaux garnis de cierge de cire d'abeille. L'original ne parlait pas d'encens, mais nous estimons qu'il s'agit d'une omossions de copiste, et qu'un encensoir ou un brule-parfum, garni de braises, une navette d'encens, permettront de créer une atmosphère plus mystique et plus éfficiente.

Nous ajouterons que l'usage d'honorer l'Evangile et de lui fair assumer le rôle de condensateur de la présence du Christ, était déjà connu aux temps des empereurs d'Orient. A Byzance, l'Empereur avait à sa droite un siége richement orné, sur lequel était déposé, à demi déroulé, le parchemin où était transcrit l'Evangile selon Saint-Jean. Sur l'Evangile lui même, un flambeau allumé, L'ensemble était censé figurer le Christ , invisible mais présent. Cet usage fut adopté par la suite par les Cathares.




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