lundi 30 novembre 2015

La Legende des ancetres de la Rose+Croix


 

La tradition nous dit que les origines de cette mystérieuse fraternité ce situe dans l'Égypte pharaonique.

Là, déjà, existait une ''Fraternité Blanche'', extrêmement secrète, qui, en plusieurs millénaires, avaient accumulé une telle somme de connaissance très avancées sur les lois de la nature, les membres de cette fraternité recherchaient la perfection morale.

Leurs pouvoirs se révélaient dans l'art de la guérison.

Et dans l’architecture, où ils appliquèrent la Loi des Nombres.

Ils construisirent les grandes pyramides, sur la base du nombre d'or 1,618.

(Deux, un...c'est les proportions des pyramides, des temples égyptiens et grecs (nous verrons plus loin les rapports de la fraternité avec la Grèce) et c'est aussi celles du ''Temple de Salomon'' (idem).

Le labyrinthe de la cathédrale de Reims. (Aussi, voir plus loin les bâtisseurs).

Les Romains, les Grecs, les Juifs et les Égyptiens semblaient tous d'accord ; 1,618 était le nombre d'or, le nombre de l'harmonie universelle, le nombre de la création, le nombre de Dieu, le créateur ; Le nombre utilisé partout dans l'ordre caché de la création et qui fallait donc employer dans les édifices dédiés au créateur afin de s'en rapprocher.

Empreint de mystère, objet d'un culte tantôt religieux, tantôt magique, ce nombre d'or influence l'idée occidentale de l'harmonie.

Chez les grecs, avec l'épanouissement de la géométrie, la fraternité pythagoricienne l'avait adoptée comme symbole d'harmonie universelle, de vie, d'amour, et de beauté.

Au Moyen – Age, les savants, les pères de l'église, les bâtisseurs, les maîtres d'ouvrages ou maîtres d'œuvre, se réclament de la doctrine platonicienne des corps cosmiques. (Comme nous le savons Platon était membre d'une branche de la           '' fraternité blanche'', les cinq polyèdres réguliers, on fait du nombre d'or, ''la divine proportion'', un modèle de perfection et d'esthétique et philosophique.''

Dans ce chef d'œuvre qu'est la pyramide de Kheops, les initiés enfermèrent lois les grandes lois chiffrées de l'univers ; on y trouve entres la solution de la quadrature du cercle.

En 1378 avant notre ère, les initiés parvinrent à un tel degré d'influence, que le pharaon lui-même, Amen- Ho tep IV se convertit à leur vision du monde.

Alors commença un des événements les plus passionnants de l'histoire spirituelle de l'humanité.

Les initiés affirmaient qu'il n'y a qu'un seul dieu, une seule force première, dont tous les dieux sont des aspects, des facettes différentes.

Cette énergie primordiale, ils l'appelaient ATON.

Amen-Hotep IV prie le nom d'Akhenaton’ ‘qui vit en Aton''.

Il fit détruire les temples des anciens dieux, surtout ceux d'Amon.

Il fit ériger une nouvelle capitale, Akhenaton ''l'horizon d'Aton ''.

Lorsqu'il introduisit la notion du monothéisme. Avec ces cultes mystérieux, la nouvelle religion égyptienne fait des émules dans d'autres grandes civilisations.

Un sage nommé Hermès vivait à la même époque créa ceux que l'on appellera l'Hermétisme, qui donnera plus tard les sociétés Hermétiques.

L'un des adeptes les plus connu de la fraternité blanche, était Moïse, il mit ses innombrables connaissances au service des Hébreux et devint un mage hors pair.

La plus grande réalisation de Moïse fut l'arche d'alliance, dans sa construction fut placé les connaissances des initiés.

Deux statues en or furent placées sur ceux tabernacle afin de capter l'électricité ambiante ; Seul les maîtres de la fraternité avait le droit de toucher l'arche et ils étaient les seuls à connaître le secret de l'ouverture.

D'après la bible, un bouvier fut ''électrocuté' pour avoir osé poser la main sur l'arche.

Plus tard, les invasions se succédèrent : Assyriens, Perses, Grecs et surtout les Romains.

Quand Rome eut conquis l'Égypte, les initiés recrutèrent  dans tout l'empire.

L'Égypte devient chrétienne, les Coptes adoptent les sciences secrètes des pharaons au christianisme.

Les grandes invasions détruisirent en occident, en un siècle l'œuvre de quinze générations de chercheurs.

Mais le secret ne meurt pas ; En l'an mille, la clef de la sagesse ce trouve telle en orient ?

En 1095, fut le temps des croisades ; Un groupe de chevaliers fut contacté par des membres d’une fraternité d'initiés arabes.

Ils furent initiés aux secrets de la fraternité, à l'alchimie en particulier.

En 1129, les chevaliers reçurent l'autorisation de fonder l'ordre du Temple. (Qui était en réalité une branche de la grande fraternité).

L'histoire nous la connaissons, surtout leur fin tragique.

Quelques templiers partirent en exile, plus tard (peut être sous l'égide de fraternité blanche), un groupe de chevaliers retourne en France en 1316, décide de ce reformer sous une nouvelle bannière : ''L'ordre des Frères aînés de la Rose+Croix ''.

 

Les Frères aînées de la Rose+Croix.

En 1314 certains Templiers allèrent en Angleterre puis en Écosse.

En 1316, 28 chevaliers dont 4 adeptes dans l'alchimie, retournèrent en Avignon, hébergés par le Pape Jean XXIII.

Le 2 Décembre 1316, ils créèrent les Frères Aînés de la Rose+Croix.

A peu près à la même époque, un chevalier Aragonais Inigo Arista, de retour de croisade, perdu dans les montagnes des Pyrénées, quand une Rose-croix lumineuse éclaire son chemin.

En souvenir ; Rentré chez lui un Ordre de chevalerie :

 

L'ordre des Chevaliers de la Rose-croix de San Juan.

Selon la tradition, le Graal aurait séjourné à maintes reprises au monastère de San juan de la Pêna.

Dans ce lieu des dalles funéraires que l'on attributs à des Chevaliers de La Rose-croix.

 

L'ordre des frères aînés de la Rose-Croix (FARC)

D'un tout autre genre encore est l'Ordre des frères aînés de la Rose-Croix (FARC), un cercle d'alchimistes qui associe le Temple et la Rose-Croix, et revendique la possession de nombreux documents, dont 115 parchemins munis de leur sceau, s'étalant de 1317 à nos jours. L'un de ces manuscrits de plus de mille deux cents pages, comprend plus de trente écritures différentes, et couvre une période qui va de 1503 et 1723. , si les documents en question existent bien (des photographies en ont été publiées), on doit regretter qu'ils n'aient pas encore fait l'objet de la moindre analyse.

Fort de cet impressionnant héritage, les FARC revendiquent une filiation multiséculaire, Et se donnent une liste impressionnante de dirigeants, qui passerait, elle Aussi, par le Temple. Si l'on en croit Roger Caro, qui a révélé l'existence des FARC, Par la suite il eut une filiation entre une chevalerie ''Rosicrucienne'' et les comtes de Toulouse, cette même ville était la capitale occitane.

Peut-être un lien spirituel entre Cathares -Templiers et Rose-croix.

Le symbole de ce sublime mystère qui est partout un objet sacré.

Pour les celtes il est la coupe prophétique, pour les chrétiens c'est la coupe ayant contenu le sang du Christ, pour l'Islam ce sera la pierre du ciel.

 

Au XII éme siècle, dans un château Narbonnais, s'établirent les Maîtres de la Rose-croix.

Le comte Raymond VI de Toulouse refusa de persécuter les mystiques qui avaient établi les fondations de l'ordre de la Rose-croix dans le sud de la France au XIII éme siècle.

Raymond VII fut l'âme de la résistance contre l'Occitanie Cathare. Sur son sceau, Raymond est assis sur son trône, son épée tenue de la main droite, posée sur ses genoux (prête à la paix comme à la guerre).

De sa main gauche il soutient le château Narbonnais, près de son visage une rose qui est aussi un soleil, de l'autre un croissant de lune.

Le soleil- Rose et le croissant de lune symbolisant l'association Occitanie et de Rose-croix.

 Une statut ce trouve dans l'église de St Jean de Malte à Aix en Provence représente Raymond Bérenger V. le « chevalier à la rose » son épée en forme de croix tréflée et la Rose qu'il tient sur son cœur.

 

La Messénie du st Graal

La chevalerie du Graal devint la Massénie du Saint Graal, c'est-à-dire une Franc-maçonnerie « ascétique ».

René Guenon affirme que le la Massénie du St Graal serait bien « Une des origines réelles de la Franc-maçonnerie et de la Rose-croix ».

Le terme de la Massénie du St Graal, ce trouve chez Eugène Arroux (1793-1859).

Prétendait qu'il existait une chevalerie Albigeoise appelée « la Massénie du St Graal ».

Eugène Arroux fut sans doute membre de la Rose-croix de Toulouse et ses idées viennent de documents détenues par cette société secrète.

La Massénie du St Graal était une société secrète qui datait de la fin des croisades, des templiers fréquentaient un centre initiatique en Palestine, fondé par ismaéliens, ou ce retrouvait des juifs et des musulmans des perces et des égyptiens.

Ces templiers participaient aux recherches menées par ces groupes d'initiés et désiraient entreprendre une grande œuvre de rénovation de l'occident grâce aux connaissances qu'ils avaient acquis.

Âpres la chute du Temple, ils décidèrent de « créer un ordre réunissant ceux qui voulaient que l'esprit du Temple vive ». (Le temps hors du Temps. Gabrielle Carmi, J'ai Lu, p 50)

.

Cet Ordre fut nommé la « Massénie du St Graal ».

Au début du XVII éme siècle les membres de la Massénie se séparèrent avec le serment de « passer leur vie avec leur signe sacré » (un scarabée reposant sur un soleil d'or) de taire les secrets, de cultiver leur vie intérieure » et d'enseigner quelques êtres pour les emmener à la connaissance.

 

Le fondateur de la Massénie était Le Chevalier de Rampillon.

Gabrielle Carmi effectua des recherches dans des archives, qui lui ont permis de trouver des preuves de ses visions nocturnes.

Un livre de Johan Salomon Semler (1725-1791) :

« Recueil pour servir à l'histoire des Rose-Croix » parle d'une société secrète intitulée « Massénie du devoir étrange et liberté ».

Elle été créé en France, entre 1286 et 1293, ces centres importants étaient au Maroc (à Fez) et en Égypte, elle aurait été à l'origine de la Rose-Croix.

La Royal Masonic Cyclopédia, de Kenneth Mac Kenzie au 19eme siècle, mentionne l'existence d'une fraternité hermétique du non de ''Massénie'', avec des membres d'origines et de confessions diverse.

Les écrivains Maçons Yarker et Jean Ragon, parlent de « Harodim » comme une secte mi- juive, mi- chrétienne. « Dans laquelle on retrouve des traces de Gnosticisme ».

Coïncidence entre les écrits de Guenon et ce de Gabrielle Carmi, sur les templiers et les Rose-Croix :

René Guénon parle d'une « réorganisation des initiés de l'ésotérisme chrétien en accord avec ceux d'un ésotérisme islamique, après la destruction de l'Ordre du temple. (Aperçus de l'ésotérisme chrétien, p 243.)

C'est très exactement ce que nous montre le récit de Gabrielle Carmi Le temps hors du temps .j'ai lu)

La seule différence est la présence de « Harodim d'Égypte » et peut être même de Soufis.

Nous avons aussi le lien avec les Soufis Ismaéliens, suggéré par R. Guénon et confirmé G. Carmi.

D'après R. Guénon la Rose-Croix du 18 éme siècle était l'ultime résurgence de cette confrérie.

De plus est, c'est au début du 18 éme siècle que les membres de la Massénie se séparèrent avec la volonté d'enseigner certaines Personnes réceptives  de là en Allemagne et en Angleterre,  naquit « La Rose-Croix Historique ».

 

L'origine de la Rose-Croix a était conservée dans les archives de certaines sociétés secrètes. (Erik Sablé ''René Guénon et la Massénie du St Graal'').

 

La Massénie du St Graal aujourd'hui :

Mise en place à la chute du Temple pour permettre aux initiés de travailler dans le silence, elle s'est ouverte avec Gabrielle à tous mais sans devenir pour cela une organisation de masse. Elle reste encore aujourd'hui une organisation discrète où les frères et les sœurs qui y adhèrent travaillent avant tout sur eux, afin de créer une fraternité humaine... Se servant pour cela des bases du respect inconditionnel,  Ils mettent ces valeurs en œuvre sur eux-mêmes sans chercher à les imposer à autrui ... mais les nier revient à s'écarter de la voie tracée par la Massénie...

Ces cherchant travaillent aussi sur un second triangle qu'ils associent aux trois cerveaux du corps humain :

Intellectuel, cardiaque et tripal ; centres de la raison, des sentiments et des émotions.

Pour fonctionner, la Massénie n'a pas de système hiérarchique pyramidal : Chaque Massénie et composée de 10 à 12 personnes maximum est dirigée par un Magister, dont la charge, sans rentrer dans les détails de leur charte, est de sauvegarder l'esprit de cette dernière, les rituels... de mettre en œuvre la dynamique nécessaire à la construction de l'œuvre à accomplir...

 En ce sens, la Massénie n'est pas une association citoyenne, ou une démocratie.   La définir revient à se représenter un chantier : Imaginez la construction d'une Cathédrale... Le Magister en serait le maître d'œuvre et chacun des membres, les artisans... Le travail du maître d'œuvre n'est pas d'apprendre leur travail aux artisans mais de coordonner l'ensemble... Il ne lui est pas demandé d'apprendre aux tailleurs de pierres comment manier le ciseau pas plus qu'il ne lui est demandé de savoir manœuvrer le maillet...

Mais de permettre à ce tailleur de pierres de travailler en harmonie avec l'ébéniste, le

Maçon, le charpentier etc... Et de faire en sorte que le caractère de l'un ne l'emporte pas sur celui d'un autre... de remotiver celui qui doute de pouvoir terminer l'œuvre, d'organiser l'ordre dans  lequel ces derniers vont entrer en scène... Si chacun joue le jeu, l'œuvre progressera rapidement, mais qu'un seul maillon de la chaîne cède et l’œuvre s'arrêtera ou en sera retardé d'autant... pour y arriver, la Massénie sera donc une convergence de savoirs faire individuels à une réalisation commune sous la direction d'un seul maître d’œuvre... L’œuvre en Massénie est de construire l'Homme...

Le frère devra aussi travailler sans écouter les sirènes qui font divergence sur le chemin à suivre.

Les chevaliers savent qu'ils doivent juger l'arbre à ses fruits plutôt que de prêter oreilles aux ragots colportés par le vent...

Chevalier n'est pas un titre mais une responsabilité de services face à l'humanité... non quand tout va bien mais chaque jour que Dieu fait.

En Massénie, on ne croit rien, on ne refuse rien, Nous vérifions par notre travail personnel !

À suivre... (Blog de la Massénie du St Graal).

 

Nostradamus et la Rose-Croix

Ouvert à toutes les cultures, cet homme ne pouvait se complaire uniquement aux enseignements de l'église Catholique.

Il étudiât entre autre de l’astrologie, la Gnose qui mène à illumination, il chercha les mystères de la création par le bié de la Kabbale puis il dirigea vers les grandes pyramides qui le menèrent vers la Rose-Croix.

De retour en Europe, Nostradamus devient Grand-Maître d’un Ordre de la Rose-Croix et est placé par cette puissante société hermétique à la Cour des Valois pour y veiller à l'exécution du plan secret du gouvernement. N'est-ce pas là un belle légende, difficile à vérifier, d'autant plus que le mouvement rosicrucien ne se manifestera publiquement qu'un demi-siècle après la mort du mage de Salon, et

qu'il y a une grande probabilité pour qu'il ne se fût pas encore montré au temps où vivait Nostradamus ?»

On peut néanmoins se demander si le médecin-astrologue n'aurait tout de même pas fait partie d'une société secrète initiatique :

Certain affirmés que ceux fut le fameux prieuré de Sion.

En 1556, à Turin, qui deviendra trois ans plus tard, capitale de la Savoie, il va être

institué Grand maître dans l'Ordre du très secret Prieuré de Sion.

Ce serait Godefroy de Bouillon qui aurait été fondé l'Ordre de Sion en 1099 au moment de la prise de Jérusalem par les croisés. Il aurait été averti d'une éventuelle relation entre la descendance de Jésus et les Mérovingiens. D'autres documents pourtant donnent 1090 comme étant l'année de fondation de l'Ordre de Sion. Suite à cette victoire, Godefroy de Bouillon aurait fait construire l'abbaye de Notre-Dame du Mont-de-Sion qui devint par la suite l'église du Saint Sépulcre.

Après la prise de Jérusalem en 1099, un conclave eut lieu ayant pour but d'élire le Roi de Jérusalem. Godefroy fut proposé pour ce titre mais il refusa. Son frère Baudouin accepta et fut couronné roi de Jérusalem le jour de Noël 1100.

En 1149, après la seconde croisade Louis VII rentra en France à l'abbaye de Saint Samson à Orléans. Certains de ses compagnons de croisade furent affectés au petit prieuré du Mont-de-Sion.

L'ordre de Sion débuta donc officiellement à Orléans et devint par la suite le Prieuré de Sion.

En 1187, Jérusalem, alors entre les mains des Templiers fut reprise par les Sarrasins et en 1188, un rituel appelé « La coupure de l'orme » marqua la scission des deux Ordres : celui de Sion et celui du Temple.

 

Dante Alighieri

L’on pense qu'il a pu y rencontrer Jacques de Molay, le Grand Maître de l'Ordre du Temple, juste avant son arrestation ; on ne connaît pas vraiment la raison de cette entrevue mais il semble bien qu'elle ait eu un rapport avec l'appartenance de Dante à l'Ordre des Fidèles d'Amour.                                                                                            De cette époque datent ses épîtres à Cino da Pistoia et à Moroello Malaspina, ainsi que celle (Popule meus, quid feci tibi ?), aujourd'hui perdue, ou Dante tente de reconquérir l'estime de ses concitoyens au nom de la dignité morale et intellectuelle de son œuvre en cours (Il Convivio et De vulgari eloquentia).

Son appartenance à la Fede Santa et aux Fidèles d'Amour en est la meilleure preuve : Cette Fede santa, dont Dante était Kadosch, c'était la foi des Fedeli d'Amore, et avant eux, celle des Templiers.

Cette désignation des initiés comme les « Saints », dont Kadosch est l'équivalent hébraïque, se comprend parfaitement par la signification des « Cieux » donnée par Dante dans sa Divine Comédie - les 9 « Cieux » sont les degrés de la hiérarchie initiatique qui mènent à la « Terre Sainte » ou « Terre des Saints » -, elle doit être rapprochée de beaucoup d'autres dénominations analogues, comme celles des Purs, Parfaits, Cathares, Soufis, Ikhwan-es-Safa, etc.

Au musée de Vienne est exposée une médaille à l'effigie de Dante réalisée par Pisanello, le peintre aux sept vertus. Les médailles de ce grand artiste étaient censées assurer l'immortalité de la personne représentée, la finesse du portrait de l'avers exprimait l'individualité et le caractère du personnage, et l'allégorie du revers en complétait, par une représentation emblématique, la description morale. Au revers de la médaille qui représente Dante, on peut lire l'étrange suite de lettres suivante :  « F.S.K.I.P.F.T. ». Certains pensent que ces initiales peuvent être celles des sept

vertus chères à Pisanello : Fides, Spes, Charitas, Justitia, Prudentia, Fortitudo, Temperantia, malgré l'anomalie orthographique sur le K (Charitas ne peut pas s'écrire Karitas en latin), mais en fait, selon René Guénon, ces lettres signifient         « Fidei Sanctae Kadosh Imperialis Principatus Frater Templarius ».

René Guenon a écrit :

La Fédé Sante, au temps de Dante, présentait certaines analogies avec ce qui fut plus tard la fraternité des Rose+Croix ,si même celle-ci ne fut pas plus ou moins inspirée il fut peut être un des précurseurs de la Rose-croix.

 

L'ordre des Rose-Croix d'or d'ancien système (1777)

 

En 1777, un officier prussien, Johann Rudolf von Bischoffswerde, et un ancien pasteur, Jean Christophe Wöllner, fondent à Berlin l' « Ordre des Rose-Croix d'or d'ancien système » à partir de la loge maçonnique des Trois Globes. Ils font remonter la généalogie des rose-croix, non au fondateur supposé Christian Rosenkreutz, mais à « Adam lui-même ». Cette sapience divine aurait ensuite été conservée et transmise par les patriarches bibliques, les sectes à mystères, les

Pythagoriciens et les druides. L'ordre lui-même aurait été fondé par Ormus, un prêtre d'Alexandrie baptisé par saint Marc. Il se serait perpétué en Palestine jusqu'à l'époque des croisades, où il se serait transporté en Europe. La Rose-Croix d'or d'ancien système eut un succès certain et compta, dès 1779, 26 cercles et 200 membres en Allemagne Les deux fondateurs, grâce à diverses mystifications teintées d'occultisme, parvinrent à s'attirer les bonnes grâces des hautes sphères

Politiques, Ils furent ainsi nommés ministres en 1786 et suspendirent alors les activités de l'ordre qui devenait suspect et comptait alors plusieurs milliers de membres.

 

L'ordre de la Rose-Croix d'or et de la Rose rouge

C'est d'abord sous les auspices de l'alchimie que la Rose-Croix va réapparaître dans la Franc-Maçonnerie.

En 1710, soit sept ans avant la publication de la Constitution d'Anderson, Sincerus

Renatus (Samuel Richter), un pasteur luthérien qui se disait disciple de Paracelse et de Boehme, publie La vraie et parfaite préparation de la Pierre Philosophale par la Fraternité de l'Ordre de la Rose+Croix d'Or et de la Rose Rouge... (Breslau, 1710).   Il s'agit d'un traité d'alchimie qui donne en appendice cinquante-deux règles de l'Ordre de la Rose+Croix d'Or et de la Rose Rouge.                                                  Ce livre s'inspire de l'Échos de la Fraternité, par Dieu hautement illuminée, de l'illustre Ordre R.C. (1615) de Julius Sperber, ainsi que du Thémis d'or, ou des lois et ordonnances de l'illustre fraternité R.C. (1618) de Michael Maïer.                             En fait, l'Ordre décrit par Sincerus Renatus ne semble pas avoir existé.

Cependant, le terme de « Rose-Croix d'Or » va connaître une certaine fortune et quelques règles présentées dans son livre se retrouveront plus tard dans les instructions du grade maçonnique rosicrucien des Princes Chevaliers Rose+Croix.

En 1749, Hermann Fictuld publie son Aureum Vellus, dans lequel il évoque une Société des Rose+Croix d'Or qu'il présente comme l'héritière de l'Ordre de la Toison d'Or fondé par Philippe le Bon en 1492.

Vers 1757, il crée un rite maçonnique à tendance alchimique et piétiste, composé d'un ensemble de grades rosicruciens : la Societas Roseae et Aureae Crucis ou Fraternité des Rose+Croix d'Or.

Cette Société essaime dans plusieurs villes comme Francfort-sur-Mein, Marburg, Kassel, Vienne et Prague. Elle semble s'éteindre vers 1764. En réalité, elle se réforme grâce à Schleiss von Löwenfeld, Joseph Wilhelm Schröder, Christian Knorr von Rosenroth, Friedrich Christoph Oetinger et François van Helmont.

Finalement, elle donne naissance à un autre rite maçonnique rosicrucien qui apparaît entre 1770 et 1777 en Bavière, en Autriche, en Bohème et en Hongrie.                             Il fut d'abord adopté par une Loge maçonnique de Ratisbonne, la Croissante aux Trois Clefs. En 1771, il est adopté également par une Loge de Vienne, l'Espérance, qui donne naissance à une nouvelle Loge : les Trois Épées. Cette dernière devient la pépinière de ce rite maçonnique rosicrucien. On y cultive l'alchimie et la théurgie.

Le Rosicrucianisme se perpétua depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours à travers des Organisations rosicruciennes totalement indépendantes de la Franc-Maçonnerie.

 

 

La Rose+Croix d’Orient.

          Dans le Sacramentaire du Rose+Croix, monsieur Robert Ambelain écrit :

« En publiant une très grande partie du formulaire secret des Rose+Croix d’Orient, nous avons tout tenté de mettre aux mains de tous ceux que passionne le prestigieux plan de la Rose+Croix générale un véritable outils de travail.

 

          Il est bien évident que les Rose+Croix du XVIII éme siècle étaient profondément mystiques et chrétiens.

Adversaires du Catholicisme d’alors, (intolérant et impitoyable) ils étaient anticléricaux, et très proche du Protestantisme, l’anti occultisme mis à part.

Mais il est non moins évident que le terme même n’a plus guère d’écho aux seins des milieux qui se parent de nom, les « Rose+Croix » de la Franc-Maçonnerie ne sont pas toujours chrétiens, rarement occultistes et les « rosicruciens » modernes ont une orientation différente. Néanmoins

 

 

jeudi 19 novembre 2015


Oratoire St Clément d'Alexandrie
"Une école plus élevée a toujours existé, à laquelle ce dépôt de toute science a été confié, et cette école était la communauté intérieure et lumineuse du Seign...eur, la société des Élus qui s'est propagée sans interruption depuis le premier jour de la création jusqu'au temps présent ; ses membres, il est vrai, sont dispersés dans le monde, mais ils ont toujours été unis par un esprit et une vérité, et n'ont jamais eu qu'une connaissance, qu'une source de la vérité, qu'un seigneur, qu'un docteur et qu'un maître en qui réside substantiellement la plénitude universelle de Dieu, et qui les initia lui seul aux mystères élevés de la Nature et du Monde Spirituel.
Cette communauté de la lumière fut appelée de tous temps l’Église invisible et intérieure." (Karl von Eckhartshausen, Les Nuées sur le Sanctuaire)

vendredi 13 novembre 2015

LES CHEVALIERS DU CHRIST



 

Dans sa fiction du Maître de la terre, BENSON avait entrevu pour la fin des temps

l'institution d'un ordre de Chevaliers du Christ crucifié, destiné à organiser et à mener

la lutte contre l'Antéchrist. Mais déjà les initiés de la Rose-Croix (1) avaient pris le

titre de " Chevaliers du Christ " et sans doute songeaient-ils au texte où Saint Paul

décrit l'armure dont le chrétien doit de revêtir pour combattre le bon combat (Ephes.

VI, 13-17). Mais le Christ des Rose-Croix est le Christ gnostique (2) ; ce n'est pas

celui des Evangiles, celui qui, - après avoir dit à ses disciples : " vous êtes mes amis,

si vous faites ce que je vous commande ; et je ne vous appellerai plus serviteurs,

parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelé amis,

parce que tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître " (Jean XV,

15-16), - les nomme ses frères après sa résurrection, parce que son Père est aussi leur

Père : " va vers mes frères, prescrit-il à Marie-Madeleine, lorsqu'il est sorti du

tombeau, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre

Dieu (Jean XX, 17).

Ceux, en effet, qui gardent la parole et les commandements du Christ ne sont plus

des serviteurs, mais les propres Fils de Dieu et, parce qu'ils sont fils, ils sont aussi

héritiers (Galat. IV, 7) ; car le Christ est " le premier né d'un grand nombre de frères "

(Rom, VIII, 29) ; et, puisqu'il a été établi par Dieu " héritier de toutes choses " (Hébr.

1. 2), ceux qui ont été prédestinés à être conformes à son Image ne seront pas

seulement " appelés " : ils seront aussi " justifiés " et " glorifiés " (Rom. VIII, 29-30).

Nous sommes donc les frères du Christ, non pas sans doute parce qu'il a été le Fils de

l'Homme et même simplement un homme comme l'un de nous, mais bien parce que

c'est lui qui a lavé nos péchés dans la teinture de son sang et que, par les mérites de

son oblation volontaire, nous pouvons désormais, aidés de sa Grâce et éclairés par la

lumière de son Esprit, régénérer dans les eaux de son Baptême notre corps de vie que

la faute avait corrompu en un corps de mort ; et plus encore, si nous communions

dans la foi, l'espérance et la charité à son Corps et à son Sang eucharistiques, nous

sommes assurer de participer par la résurrection, lorsque sera venue la fin des Temps,

aux privilèges de son corps de gloire. " Tous sont morts en Adam, mais tous revivront

dans le Christ " (I Cor. XV, 22).

Toutefois, si le Christ nous a élevés, par sa mort rédemptrice et sa résurrection

glorieuse, à la dignité de Fils de Dieu, si par la régénération nous devenons ses frères

en attendant que nous prenions part avec lui dans le Ciel à sa gloire éternelle, Lui seul

demeure bien en un sens l'unique Fils de Dieu, comme Verbe et Image du Père. C'est

pourquoi il dit à Marie-Madeleine, par une nuance qui relève l'excellence de sa

dignité divine, non pas : " je monte vers notre Père ", mais : " je monte vers mon Père

et votre Père ". Les fidèles du Christ sont redevenus par Lui ce qu'ils étaient avant la

faute, des enfants de dieu ; et ainsi il est vrai de dire qu'ils hériteront du Royaume.

Mais ils resteront, même dans les splendeurs de la vie éternelle, ce qu'ils sont par

nature, des créatures ; et par suite, à une distance infinie de Celui qui, s'il a été

vraiment un homme dans son incarnation, n'a jamais cessé d'être vraiment Dieu luimême.

Ainsi les enfants de Dieu, les frères du Christ sont les croyants qui ont été régénérés

dans l'Eau et l'Esprit ; et ceux-là font partie du petit troupeau du Christ, parce qu'ils

sont les brebis que le Père a confiées au Bon Pasteur : " Si vous ne croyez pas, dit

Jésus, c'est que vous n'êtes pas mes brebis (Jean, X, 26) ; car, dit-il encore, " nul ne

peut venir à moi, si mon Père qui m'a envoyé ne l'attire " (Jean, VI, 44). Et à tous

ceux " qui lui ont été donnés au monde " il a manifesté le nom du Père (Jean, XVII,

6), afin que par la connaissance du Père et de Celui qu'il a envoyé ils aient la vie

éternelle (Jean XVII, 3). Tous assurément sont appelés au salut ; car " Dieu, notre

Sauveur, veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la vérité " (I Tim II,

4-5) ; et le Christ rédempteur est venu pour racheter tous les pécheurs.

Mais de la multitude des appelés combien seront élus ? " Multi vocati, pauci autem

electi " (Math. XX, 16). Et comment ceux-ci seront-ils les élus ? " Quiconque fait la

volonté de mon Père qui est dans les cieux, répond Jésus, celui-là est mon frère "

(Math. XII, 50) ; et celui qui est le frère du Christ, celui-là n'est pas de ce monde : il

est de Dieu. Vous souvenez-vous de la terrible parole de Jésus à son Père avant la

Passion : " ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que vous m'avez

donnés, parce qu'ils sont à vous " (Jean XVII, 9). Les élus sont les " donnés de Dieu "

; ce sont ceux qui ont reçu en eux l'Esprit d'adoption qui est l'Esprit du Christ, et ils

jouissent, dans la foi, de la liberté qui est la part des enfants légitimes. Ils ont " connu

" et ils ont " cru ". C'est en cela sûrement, dans cette " préordination à la grâce de la

foi ", selon le mot de Saint Thomas, que réside la prédestination à l'élection divine.

Sans doute, à ceux que Dieu a voués ainsi à la sainteté " toutes choses concourent à

bien " (Rom, VIII, 28), car " à ceux qui sont purs tout est pur " (Ep. à Tite, I, 15) et,

en un certain sens, ils sont garantis contre le péché : " quiconque est né de Dieu, dit

Saint Jean, ne commet point le péché, parce que la semence divine demeure " en lui ",

mais c'est à la condition que lui aussi " demeure en Dieu " (1ère Ep. III, 6-12). Et

pour " demeurer en Dieu " ne faut-il pas " se séparer du monde " ? Il y a, remarque

l'Auteur de l'Imitation de la vie pauvre de J. C. (3) trois choses qui sont à la base de

l'amitié : la ressemblance, la conformité des volontés et l'échange des présents et des

dons. Si nous voulons être les amis du Christ pour devenir les enfants de Dieu, voici

donc les commandements que nous devons garder : " Soyez parfaits comme votre

Père céleste est parfait " (Math. V. 48) ; - " C'est la volonté de dieu que vous soyez

saints " (I. Thess IV, 3) ; - " Faites l'aumône et tout pour vous deviendra pur (Luc, XI,

41).

Certes il ne saurait être question de prétendre que les amis de Dieu sont exempts de

tout péché : ne sont-ils pas encore des hommes, même quand ils ont été élevés par la

grâce divine à la dignité de frères du Christ ? " Si cependant, dit l'auteur de l'Imitation

de la vie pauvre de J. C., vous péchez en quelque chose, ce sera par le volonté de

Dieu que vous tomberez. Non pas que Dieu veuille le péché ; mais Il le permet afin

que cette chute vous fasse connaître votre faiblesse et vos maladies spirituelles et que

vous soyez ainsi consolidés dans l'humilité qui vous préservera de nouvelles " fautes

" (4).

Ainsi, même pour les Purs, pour les Parfaits, pour les Saints, il y aura des épreuves

où leur courage et leur foi seront exposés à la tentation qui bouleverse l'âme, au doute

qui étreint l'intelligence, à la lassitude qui déprime la volonté. Enfants de la Lumière,

ils marcheront vers la Lumière, mais que de nuits ne leur faudra-t-il pas traverser

pour parvenir au terme de leur voyage spirituel ? Nuit des sens, nuit du coeur, nuit de

la pensée, aucune ténèbre ne leur sera épargnée, parce que en fin de compte la ténèbre

seule est assez puissante pour les désapproprier de tout ce qu'ils ont reçu du monde,

pour les détacher de tout le créé et opérer leur conversion vers le Maître qui les veut

tout entiers à Lui. " Ce n'est que dans les nuits désespérées, noires et désolatrices, aux

airs inspirateurs de mourir, où nul regret des choses perdues, nul désir des choses

rêvées ne palpitent plus dans l'être, hormis l'amour seul ; - c'est seulement en ces

sortes de nuits qu'un aussi rouge éclair peut luire, sillonner l'étendue et anéantir ceux

qu'il frappe ! c'est en ce vide seul que l'amour enfin peut librement pénétrer les coeurs



et les sens et les pensées au point de les dissoudre en lui d'une seule et mortelle

commotion ! car une loi des dieux a voulu que l'intensité d'une joie se mesurât à la

grandeur du désespoir subi pour elle : alors seulement cette joie, se saisissant à la fois

de toute l'âme, l'incendie, la consume et peut la délivrer "(5).

C'est alors surtout que les fidèles du Christ auront besoin de revêtir, comme des

chevaliers, l'armure dont parle Saint Paul et qui, pour cuirasse, a la foi et la charité et,

pour casque, l'espérance du Salut (6). Il ne leur suffira plus d'observer les

commandements ; ils devront aussi et principalement mettre en pratique les conseils

que donnait le Seigneur au jeune homme riche qui voulait être parfait ; il leur faudra,

à la lettre, devenir le " sel de la terre " et la " lumière du monde " (Math. V, 13-14) et

cette tâche grandiose,, qui s'offre nécessairement à quiconque veut être un soldat du

Christ, il n'est possible de la mener à son terme que par l'exercice complet, achevé,

exclusif de toutes les vertus chrétiennes, dans leur héroïsme et leur universalité :

pauvreté, obéissance, chasteté, mansuétude, charité, miséricorde, simplicité dans les

paroles, rectitude dans l'intention, adéquation de l'action et de la doctrine, abandon à

la volonté divine pour toutes les choses de ce monde, paix intérieure dans la pureté du

coeur et la lumière de l'esprit. De tels hommes " qui sont les élus parmi les élus et qui

cachent au fond de leurs consciences les mystères ineffables... sont vraiment la

semence divine, image ressemblante de Dieu, dont ils sont les enfants et héritiers

légitimes, envoyés ici-bas comme en mission dans un pays étranger pour exécuter les

vastes plans bien coordonnés du Père " (7).

Ces missionnés de Dieu, ces Chevaliers du Christ, si inconnus qu'ils soient au

monde, ne sont-ils pas unis par les liens d'une communauté spirituelle ? Le Grand-

Prêtre, qui jugea que Jésus devait être condamné au supplice pour que la nation tout

entière ne pérît point a prophétisé et il prophétisa que Jésus devait mourir " afin

d'assembler en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés ". (Jean, XI, 51-

52).

(1) Notons ici que la bénédiction de la Rose était donnée à Rome dans l'Eglise Sainte-Croix de

Jérusalem. La dernière Rose fut bénite par Benoît XV en 1923 et offerte à la Reine d'Espagne

Victoria.

(2) A qui le nierait je conseille l'étude du livre récent et fort remarquable de SERGE

MARCOTOUNE, La science secrète des Initiés et la pratique de la vie, trad. Franç. Paris, 1928.

(3) Première Partie, ch VII.

(4) Première Partie, ch. IX.

(5) VILLIERS DE L'ISLE ADAM, Akedysséril.

(6) Ephes. VI, 13-17 ; I Thess V, 8.

(7) CLEMENT D'ALEXANDRIE, quis div. Saiv. § 36.

mardi 10 novembre 2015

DU GOUVERNEMENT DE L’ORDRE Constant CHEVILLON 1934


 

O toi, qui tiens entre tes mains le gouvernement d’une partie de l’Ordre,

inspire-toi des leçons de nos Maîtres. Sache d’abord qu’après ton accession

à une dignité de l’Ordre, alors seulement commencent les obstacles et les

difficultés, car avoir la charge est une chose, mais la conserver avec utilité

est une autre chose. Tu devras d’abord te rendre compte que seul ton

mérite et seule la confiance de tes chefs légitimes t’ont, par une lente

succession confié des tâches de plus en plus ardues et que tu devras avoir à

􀁆􀂦ur d’augmenter le patrimoine spirituel qui t’aura été confié. Il faut qu’à

ton départ pour l’Orient Eternel, le plus bel éloge que l’on puisse faire de

toi soit : l’ordre l’a élevé, il a élevé l’Ordre.

Le chef de Loge devra répondre à un double but : premièrement être la

Lumière des Lumières, le dépositaire de la tradition secrète, le gardien de la

pure doctrine de notre Souverain Sanctuaire et ensuite, secondement, être

l’ordonnateur habile de tous les rouages administratifs de l’Ordre. Une

grande science est bien, mais elle n’est profitable que lorsqu’elle est

harmonieusement répartie.

La puissance d’un gouvernement réside dans ses lois et dans sa justice,

qui applique et fait respecter ses lois. La puissance de l’Ordre réside dans

ses Grandes Constitutions, dont les prescriptions devront être toujours

suivies à la lettre, à l’exclusion de toute mesure arbitraire ; elle réside aussi

dans l’autorité spirituelle qui les applique avec équité, fermeté et

discernement.

Trop de libéralité nuit à une direction ; les chefs de l’Ordre ne peuvent

tout se permettre ou laisser faire ; ils ne peuvent tolérer, ni anarchie, ni

trop d’indépendance. Une extrême indulgence affaiblit la Hiérarchie et

provoque du désordre. Tu devras te pénétrer de cette vérité : « Que

l’Homme n’est point parfait et qu’il ne faut point lui accorder une

confiance aveugle » ; tu devras avoir confiance en tes Frères sans pour cela

cesser un seul instant d’exercer ton travail de contrôle sur leur labeur, de

façon à remédier à toute faiblesse humaine.

Il t’est conseillé de promettre de l’avancement à tes subordonnés et à

stimuler leur ardeur par des augmentations de pouvoir, sans toutefois

donner jamais de précision sur la date de cet avancement qui ne peut

jamais être précipité.

Le chef de Loge doit savoir adapter sa politique aux circonstances qui

sont en perpétuel changement. Il doit toujours apparaître à ses

subordonnés comme un Maître sévère, juste et incorruptible, sinon il

perdra toute autorité le jour où il apparaîtrait comme trop bon, partial ou

intéressé en quelque matière que ce soit.

Si tu es consulté sur un sujet qui intéresse l’Ordre et que ta décision doit

avoir de grandes conséquences sur la discipline, l’harmonie ou le travail

spirituel, aie soin de ne pas laisser apparaître ton opinion, sache écouter

plutôt que de répondre, interroger plutôt que d’instruire car il te faut le

temps de la réflexion, de l’étude et de la méditation profonde, et jamais tu

ne peux apparaître comme inconstant, contradictoire, léger ou irrésolu.

L’ordre a deux sortes d’ennemis : ceux du dehors et ceux du dedans. Ce

sont ces derniers qui sont les plus dangereux. L’ennemi intérieur naît soit

du désordre, soit du mécontentement, soit d’une injustice, soit d’une

ambition légitime déçue. Veille donc avec soin à ce que l’Ordre travaille

avec régularité et méthode :

· à ce que celui qui travaille soit récompensé et reçoive une

approbation ouverte pour son zèle ;

· à ce que nul passe-droit ne crée des suspicions et des mésententes

entre Frères ;

· veille enfin à tenir les promesses faites.

Le travail et le dévouement devant être les seuls éléments de

l’avancement au sein de l’Ordre, évite de pousser les éléments paresseux,

ignorants, instables ou égocentriques. Montre de la considération à tes

proches collaborateurs, sache les consulter souvent et régulièrement et ne

leur impose jamais de mesures hâtives susceptibles de rompre l’harmonie

de leur travail.

Sache enfin que même en faisant du bien à un Frère, on peut s’en faire

un ennemi car celui que l’on élève trop vite en arrive facilement à se croire

l’égal de son Maître et celui à qui l’on fait des confidences sait parfois les

employer contre vous. Eviter de faire des reproches blessants à un Frère

coupable. Il est des mots qui ne peuvent s’oublier et qui créent la révolte.

Aie soin enfin d’appuyer l’autorité de tes collaborateurs auprès de leurs

inférieurs, car ton autorité est en partie solidaire de la leur. Réprimande

celui qui te cache sa pensée, lis en tous comme dans un livre ouvert.