Quelques traits de l'Eglise interieure 2

  Faut-il citer encore MADATHANUS et Jacob BOEHME et GICHTEL et SWEDENBORG et d'ECKARTSHAUSEN et Claude de SAINT-MARTIN ? A quoi bon ? Ce n'est point par des citations empruntées à la lettre qu'on peut entrevoir, même en un simple reflet, la Lumière dont les « Fils » ou les « Amis » de Dieu sont inondés jusque dans les profondeurs de leur âme régénérée. Il faut, autant que cela nous est permis, communier, comme eux, en esprit et en vérité avec le Christ éternellement vivant ; c'est seulement par une expérience d'ordre intime et sans cesse renouvelée que nous pourrons nous élever de la lettre morte à l'esprit vivifiant et découvrir, par une sorte d'illumination intérieure, en laquelle consiste proprement l'assistance du Saint-Esprit, le sens profond qui se cache sous les signes et les symboles de l'Ecriture. (2).
    Est-ce à dire que ces hommes « spirituels et intérieurs » n'aient consigné dans aucun écrit les résultats et les fruits de leur expérience religieuse, de leur vie dans le Christ ? Ils se sont nourris avant tout de la méditation continue des livres du Nouveau Testament ; et cette méditation demeure pour quiconque aspire à la vie spirituelle la source indéfectible et toujours féconde du progrès intérieur. Après ces livres, qui ne sont point une oeuvre humaine, d'autres livres sont indispensables : avant tout, ceux où les grands mystiques chrétiens ont raconté, parfois en balbutiant, la merveilleuse histoire de leur âme déifiée et indiqué les voies secrètes qui mènent à la plus haute contemplation ; après eux, quelques rares ouvrages où l'on retrouve comme un écho de la prédication évangélique :
    l'Imitation de Jésus Christ, dont Sédir a pu dire qu'elle reste « le manuel de tout aspirant à la couronne invisible des Rose-Croix» (3);
    le Livre de l'Ami et de l'Aimé, de RAYMOND LULLE, le Docteur illuminé ;
    la Vita Jesu-Christi de LUDOLPHE LE CHARTREUX ;
    les oeuvres complètes de ce RUYSBROECK, qu'on a surnommé l'admirable ;
    les Sermons du dominicain TAULER, et l'Imitation de la vie pauvre de Jésus-Christ, qui lui fut longtemps attribuée ;
    les oeuvres complètes du carme déchaussé JEAN DE LA CROIX, dont la rude mystique a suscité des vies aussi profondément émouvantes que celles de la Soeur Elisabeth de la Trinité, de la Mère Elisabeth de la Croix et de la petite Sainte du Carmel de Lisieux ;
    la Theosophia practica, de GICHTEL ;
    la magnifique Nuée sur le Sanctuaire, d'ECKARTSHAUSEN, dont il faut lire aussi  « Dieu est l'amour le plus pur » ;
    enfin les très belles Conférences sur l'Evangile, de SEDIR, dont on consultera aussi avec intérêt l'oeuvre toute entière.
    Ce sont quelques traits de la doctrine qui est à la base de l'expérience religieuse dont ces hommes ont vécu en union avec le Chrst spirituel, que nous voudrions maintenant esquisser.

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