Ad Christus per Mariamne
Ad Christus per Mariamne, une mystique naassène au 21e siècle
« Marie la bienheureuse, toi que je rendrai parfaite en tous les mystères des habitants d’En Haut, parle librement, toi dont le cœur est droit vers le Royaume des cieux, plus que tous les frères.
Courage, Marie, tu es heureuse entre toutes les femmes, puisque c’est toi qui seras le Plérome de tous les Pléromes et la perfection de toutes les perfections… C’est pourquoi, là où je serai y seront aussi mes douze Dianes, mais Marie la Madeleine et Jean le vierge sont supérieurs à tous les disciples… » (Pistis Sophia)
Rappelons, en guise d’introduction, que pour les Naassènes dont il sera question ici, le serpent n’est pas un être maléfique, corrupteur et ayant participé à la chute d’Adam et Ève ; il n’est pas plus un symbole de l’ennemi de Dieu — Satan ou un autre démon. Non, il représente une puissance distincte d’un rang élevé. Les Naassènes ne nous sont connus qu’au travers de ce qu’en disent leurs plus farouches ennemis, et plus particulièrement les Pères de l’Église des premiers siècles : Saint Irénée (dans sa Réfutation de la fausse science), saint Clément d’Alexandrie, Origène (dans son Traité contre Celse), Tertullien, saint Épiphane (dans son Panarion), saint Théodoret, saint Philastre, saint Augustin et saint Jean de Damas.
Les Naassènes rattachaient leur tradition à Mariamne qui, comme nous le verrons par la suite, l’avait reçue de Jacques, frère du Seigneur. Leurs écrits se composaient principalement, si l’on en croit Saint Hippolyte, de l’évangile aux Égyptiens et de l’évangile de Thomas, auxquels on peut ajouter certains livres du Nouveau Testament, essentiellement Mathieu, Luc et Jean avec certaines épîtres de Saint Paul.
« Je deviens ce que je veux et je suis ce que je suis : voilà pourquoi j’affirme que le moteur universel est immobile. Car l’auteur de toutes choses reste ce qu’il est et ne devient rien de ce qui devient ».
Leur système théogonique repose sur une Trinité. Tout d’abord, il y a l’Homme Céleste, Être des êtres, le Préexistant, la Cause des causes, sous lequel se tient le Fils de l’Homme, l’Adamas, à la fois père et mère de tout ce qui existe dans l’univers, il est mâle par son caractère de Fils, et femelle par celui de l’Esprit. Comme Esprit il est vénéré comme la Vierge, la Magna Mater, Celle qui fait naître tous les êtres spirituels. Fils et Esprit ne sont pas distincts, ils sont un et se répondent l’un à l’autre — « L’Esprit, dans le séjour du Père, s’appelle aussi le Fils engendré par le Père ».
« Adamas était dans le premier nuage lumineux qu’aucun des anges n’avait vu parmi ceux qui l’appelaient Dieu. Il est à l’origine de la génération incorruptible dont procède Seth »
(Évangile de Judas).
Le troisième terme de la Trinité naassène est le Christ, l’Homme Idéal selon les termes mêmes du Prologue de Saint Jean. Mais ce Christ est également la Première Femme, la Sophia, Sagesse supérieure dont l’action dans le monde d’ici-bas est de réintégrer l’être humain dans la plénitude du Plérôme.
« C’est de toi, père
C’est par toi, mère
Noms tous deux immortels,
Parents des Éons,
Habitant du ciel,
Homme, nom sublime ! … »
« L’Esprit, dans le séjour du Père, s’appelle aussi le Fils engendré par le Père »
A cette Trinité correspondent trois états du monde : celui de l’absolu, celui de la matière et celui du devenir ou de l’évolution de l’esprit dans la matière afin de sublimer et d’élever vers l’absolu. Tout est issu d’Adamas et tout y retournera par l’action de l’Esprit. Enfin, l’initiation naassène repose sur trois mots de pouvoir : Caulacau, Saulasau, Zaesar. Le premier s’applique à l’Adam supérieur, le second à l’Adam terrestre, le troisième au Jourdain mystique, le fleuve qu’il fallait franchir pour passer de bas en haut. Caulacau, Caulacau c’est espérance sur espérance ; Saulasau, Saulasau c’est tribulation sur tribulation ; Zaesar, Zaesar c’est attendre en un peu, juste un peu (Enlenchos et Panarion).
« Il y a, une certaine Lumière Primitive dans la vertu de l’Abîme, heureuse, incorruptible, infinie : c’est le Père de toutes choses, ils rappellent le Premier Homme. La pensée qu’elle émet, ils l’appellent son Fils, le Fils de l’Homme, ou le Second Homme. Au-dessous d’eux, il y a l’Esprit saint ; sous cet Esprit d’en haut, les éléments séparés, l’eau, les ténèbres, l’abîme, le chaos : l’Esprit est porté sur eux ; ils l’appellent la Première Femme. Ensuite, disent ils, le Premier Homme avec son Fils, travaillant à la beauté de l’Esprit, c’est-à-dire de la Femme, l’illumine et engendre d’elle la Lumière incorruptible, le Troisième Mâle : c’est ce qu’ils appellent le Christ, fils du Premier et du Second Homme et de l’Esprit saint, Première Femme. »
(Contre les hérésies, Saint Irénée)
Enfin, tout en bas, se tient Ialdabaoth, démiurge-Satan, singe de Dieu qui forma l’Adam de la boue, mais dû en appeler au Père de tout, l’Adamas afin qu’il lui insuffle l’Esprit qui meut la matière. L’homme terrestre dès lors prisonnier et asservi au monde matériel sera sauvé une première fois par une Chute « inversée » induite par le Na’hash, Serpent primordial et ange instructeur. Toutefois Ialdabaoth usant de ruse enchaîna l’homme terrestre et il chassa le Serpent primordial.
« Mais il (Ialdabaoth) chasse du paradis Adam et Ève qui ont contrevenu à son ordre, il les dépouille secrètement de l’humidité lumineuse et les fait ainsi tomber du ciel en ce monde. Mais le serpent y arrive avec eux, qui y dompte les Anges, engendre six fils — lui-même est le septième de l’Hebdomade. »
(Contre les hérésies, Saint Irénée)
Les Naassènes se revendiquent comme de véritables chrétiens du fait qu’ils étaient oints par le chrême ineffable. Grâce à la redécouverte des textes gnostiques, nous pouvons voir qu’ils croyaient que leur propre expérience spirituelle venait de l’utilisation du Saint Chrême, et les gnostiques critiquaient ouvertement l’Église romaine pour l’acte « placebo » du baptême, qui n’a selon eux aucun effet spirituel. Ainsi, l’Évangile de Philippe dit que : « Le chrême est supérieur au baptême. Car par l’onction nous sommes appelés “oints”, et non à cause du baptême. Et le Christ était ainsi nommé à cause de l’onction, car le Père oint le Fils, et le Fils oint les apôtres, et les apôtres nous ont oints. Celui qui a été oint a le Tout. Il a… le Saint-Esprit… »
De plus, il est dit que si « une personne reçoit cette onction… cette personne n’est plus un chrétien, mais un Christ » (Évangile de Philippe). De la même manière, l’Évangile de Vérité nous dit que Jésus vint spécifiquement parmi eux afin que lui puisse « les oindre avec l’onction. L’onction de la miséricorde du Père… ceux qu’il a oints sont ceux qui sont devenus parfaits ».
« Troisième, l’âme reçut la loi du travail.
C’est pourquoi, enveloppée d’une forme fugitive,
Elle est dominée par la fatigue et la mort qui la tourmentent.
Tantôt elle possède la royauté et voit en face la lumière.
Tantôt elle tombe dans la misère et gémit.
On la plaint et elle se réjouit,
Elle se plaint et elle est jugée ;
Elle est jugée et elle meurt.
Tantôt, pendant sa route, elle s’engage dans le labyrinthe.
Malheureuse égarée par le mal. »
La rédemption vient de l’Esprit, de la réintégration de sa plénitude au travers d’Achamoth, union du spirituel et du matériel. Cependant cette réparation ne peut s’opérer par les créatures seules, c’est pourquoi le Christ est venu afin d’apporter la lumière qui guide vers le Plérôme de l’Esprit.
« Jésus dit :
Vois, mon père,
La victime de tous les maux sur la terre ;
Et elle a été façonnée par ton souffle !
Elle cherche à fuir l’amer chaos
Et ne sait comment en sortir :
C’est pourquoi, envoie-moi, mon père,
Je descendrai en portant tes sceaux.
Je traverserai tous les Éons,
J’ouvrirai tous les mystères.
Je révélerai les formes de la divinité
Et je leur livrerai la Gnose,
Ces secrets du chemin céleste. »
Et le Serpent ? Après le départ du Christ, les enseignements, transmis par lui aux apôtres et aux disciples qui virent la Lumière, seront propagés sur toute la surface de la Terre. Cependant, loin de tout élitisme, la Gnose dut se faire à la semblance de la boue du monde : parias et pourchassés ils reprirent alors le subterfuge du Serpent primordial afin de se fondre dans les herbes basses et s’introduire dans les maisons closes du démiurge en serpentant dans les trous de rat. L’idolâtrie étant du domaine de Ialdabaoth, ils rejetèrent les formes pour l’Idée, les dogmes et la loi pour la liberté promise aux Enfants de Dieu. Et ainsi, l’idée de culte et l’idée de serpent étant inséparables, partout où il y avait un temple (naos) et des mystères, il y avait un serpent (nahas – en hébreu נחש) : pas de mystère sans temple, ni de temple sans serpent. Le Serpent est un symbole mnémotechnique, pas une idole ou un sous-dieu et s’il fut l’instructeur de la Genèse, ce n’est pas par sa propre puissance, mais par celle d’Adamas qui l’habita. Le Serpent fait, bien évidemment, référence à l’élément aqueux et à travers lui au baptême que reçut le Christ au Jourdain et qui marque, comme sceau, l’entrée dans la communauté des « réparés » ou « sauvés » par la Gnose et par la Foi.
Selon certains enseignements, « nahas » serait apparenté au mot grec « noos », qui exprime l’acte d’une « prise de conscience ». Dans le premier traité du Corpus Hermeticum (le « Poïmandrès ») le Noos apparaît à Hermès Trismégiste et lui communique la gnose. Le terme « noos » vient de « noein » qui signifie « penser », « connaître ».
En outre, à la suite de Thalès de Milet, les Naassènes enseignent que le Serpent relève de l’élément aqueux — et un symbole du Jourdain mystique et des Quatre Fleuves de l’Eden — et qu’il s’en suit donc que sans lui absolument aucun être vivant ne peut se constituer ou survivre, qu’il soit immortel ou mortel, animé ou inanimé. Pour les Naassènes, l’eau est non seulement celle des mers et des rivières, mais aussi celle qui est au-dessus du firmament ; c’est d’elle que le Sauveur a dit : « Si tu savais quel est celui qui te demande de l’eau, c’est toi qui lui en aurais demandé, et il t’aurait donné à boire une eau vive et jaillissante » (Jean 4:10).
Mais le Serpent est aussi un symbole du feu, et donc de l’effusion du Saint-Esprit, seconde consécration chrétienne. Et enfin, le Serpent, de manière secrète et incommunicable, est le symbole de l’onction du Saint Chrême qui est le sceau définitif pour les Naassènes.
La confusion de l’image du Serpent et du diable — ou Satan — est le fait exclusif d’auteurs comme Épiphane qui se plaisaient à associer les groupes gnostiques aux serpents et à leur venin. Depuis toujours lorsque l’on veut noyer son chien, il est pratique de l’accuser d’avoir la rage…
Comme nous l’avons vu, la rédemption a été apportée par le Christ lors de son incarnation sensible sur terre. Cependant, à un niveau intermédiaire entre le Christ — qui nous demeure inaccessible — et le monde purement matériel, agit la Sophia Achamoth, principe d’union du subtil et de l’épais. La Sophia est le pendant féminin du Christ, lui étant le mâle agent et elle la féminine action, lui l’Homme rédempteur et elle l’Esprit Saint, la Vierge intermédiaire reliant l’ici-bas au monde supérieur.
« La rédemption de Sophia-Achamoth s’accomplit sur deux voies parallèles, la voie de l’Esprit et celle de la chair. Jésus, fleur du Plérôme, racheta l’Esprit, car le salut vient de la Gnose et non de la Foi. Éros racheta la chair. La Science et l’Amour inaugurèrent l’œuvre sublime qui se poursuit à travers les Temps et les Espaces. »
(La Gnose d’Amour, Jules Doinel)
La Sophia Achamoth s’« incarne » donc et agit en tous ceux qui tentent de détruire les barreaux de la Prison que Ialdabaoth a bâtie pour y enfermer les êtres humains. Et nous la retrouverons inévitablement dans le parcours terrestre du Christ, sous les traits de Marie Madeleine, compagne de l’Enseigneur.
« Celui qui connaît la vérité est un homme libre, car l’homme libre ne pèche pas. Car celui qui pêche est l’esclave du péché
(Jean 8 : 34).
La parole dit : Si vous savez la vérité, la vérité vous rendra libre. (Jean 8 : 32) L’ignorance est esclave. La connaissance est la liberté. Si nous connaissons la vérité, nous verrons les fruits de la vérité en nous. Si nous y sommes unis, nous aurons l’accomplissement. »
(Évangile de Philippe)
Dans l’Évangile de Thomas, lorsque les disciples demandent à Jésus qui va les diriger lorsqu’il ne sera plus là, il leur répond : « vous irez vers Jacques le Juste pour qui le ciel et la terre ont été faits ». Ainsi, le successeur du Christ n’est pas Pierre ou Paul, mais Jacques le Juste. Cette tradition gnostique remonte aux naassènes ; elle fut combattue et presque oubliée et il faut louer la Providence d’en avoir préservé des bribes. Dans le même Évangile, nous voyons Simon Pierre appelant au rejet Myriam (ou Mariam/Mariamne/Marie Madeleine, nous utiliserons ici le nom de Mariamne) : « Que Mariamne sorte de parmi nous, car les femmes ne sont pas dignes de la vie », de la vie et donc de la Gnose. Ce à quoi Jésus répond qu’il fera de Mariamne un mâle — et donc un esprit agissant et fécond — afin qu’elle puisse, elle aussi, entrer dans le Royaume des cieux — le Plérôme.
« Simon Pierre leur dit : que Mariam sorte de parmi nous, car les femmes ne sont pas dignes de la vie. Jésus dit : Voici, moi je vais la guider afin de la faire mâle en sorte qu’elle devienne elle aussi un esprit vivant semblable à vous les mâles, car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des cieux » (Évangile de Thomas, Logion 114).
« Les disciples dirent à Jésus : Nous savons que tu nous quitteras, qui sera grand sur nous ? Jésus dit : où que vous soyez arrivés, vous irez vers Jacques le Juste pour qui le ciel et la terre ont été faits. » (Évangile de Thomas, Logion 12)
Ainsi, dès les débuts du christianisme, Mariamne, identifiée à Marie-Madeleine, était un membre à part entière du cercle des apôtres. C’est Hippolyte, dans ses Philosophoumena (V, 7, 1), qui se fait l’écho de la tradition gnostique qui désigne Jacques, le frère du Seigneur, comme le dépositaire des enseignements gnostiques du Christ. Jacques, toujours selon la même tradition, aurait ensuite chargé Mariamne de répandre cette gnose. Dans les années 1920, lors de fouilles dans un tombeau de la Viale Manzoni à Rome, les archéologues ont découvert des fresques d’essence gnostique représentant justement une femme, que l’on a associée à Mariamne, en train d’enseigner (voir Wilpert et Jérôme Corcopino, « De Pythagore aux Apôtres »).
Une variante de cette tradition se retrouve dans les Actes de Philippe où Mariamne n’est plus la compagne de l’Enseigneur, mais la sœur de Jacques, et donc sœur du Christ lui-même : « Il advint quand le Seigneur envoya les apôtres dans des endroits différents, que Philippe eut la mission d’aller dans le pays des Grecs. Il réfléchit beaucoup et pleura. Et Mariamne sa sœur, le voyant triste, alla voir Jésus et dit : Seigneur, ne vois – tu pas que mon frère est inquiet ? » (Actes de Philippe, 94)
Mariamne était également connue sous l’épithète du Tonnerre, comme Jacques était dit « fils du Tonnerre ». « Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre » (Marc 3:17).
Mais nous savons que Mariamne est – et n’est pas – Marie, mère de Dieu, Marie de Magdala, Marie de Béthanie, fille, mère ou sœur de Jacques, compagne ou sœur du Christ. Essentiellement, Mariamne est Sophia, quelle que soit son apparence.
La tradition naassène nous enseigne encore que lorsque le Christ a envoyé ses apôtres en mission de par le monde, Mariamne quant à elle s’en alla au Jourdain (Actes de Philippe), rejouant la geste mystique de la matière retournant à son origine — les eaux primordiales.
« Une femme de Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : donne moi à boire. »
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Jean 4:7-10
Nous voici arrivé au terme de notre exposé qui est un coïtus interruptus laissant certains sur leur faim. Cependant un texte ne dit que l’âme de celui qui l’écrit ; je ne suis pas enseigneur, mais fidèle sur la voie de la connaissance que la Gnose décrit en ces termes : « quand je suis près de vous je suis loin, et quand je suis loin je suis près de vous… »
Avant de vous laisser, j’ajouterai simplement quelques lapidaires remarques. Tout d’abord le naassène refuse et abhorre les idoles et les systèmes réducteurs. On comprendra que sa gnose n’est donc pas réductible à un schéma – comme celui qui suit – déterministe et sec. Le naassène se plaît dans les courbes et les lacets ; il ne conçoit pas le monde comme une sècheresse inéluctable, mais comme désert fleuri d’oasis désaltérantes. Le naassène est un trinitaire qui sait que la croix n’est pas le symbole de la souffrance, mais celui de l’Eden humide aux quatre fleuves saints qui prennent leur source au cœur subtil de la Présence ici-bas.
Le naassène n’est pas élitiste, il ne réserve pas sa parole à des élus ou des purs, mais à quiconque a l’âme entr’ouverte sur l’en haut. Il réfute les ordres, les églises, les cénacles, les convents de la pratique spirituelle onaniste.
Enfin, le naassène n’adore pas le Serpent, car il sait que celui-ci n’est qu’une image d’autre chose, une chose encore inaccessible et pourtant inéluctable. Il sait que « Dieu n’est ni Armaziel, ni Mariamne, ni Joël, ni Belsamus, ni Barbilon ; c’est le Christ Jésus ». Il n’est donc pas un crypto-sataniste ou un luciférien qui perd sa quête de gnose dans des méandres par trop horizontaux. Ses yeux s’hagardent vers le haut et refusent les dons-images insidieux et faciles – mirages du Spectacle et du Critique.
Le naassène est chrétien, il a d’abord la foi – socle de son périple gnostique.
Ad Christus per Mariamne
Ŧ Heliogabale au nadir d’Ara Lunæ ce samedi 14 novembre 2015 e.v.
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