Les classes d'esprits dans la tradition martinésiste
Publié le 29 août 2015 par Esh494
Hiérarchie céleste
Pour celui qui étudie un tant soit peu la doctrine des Elus Coëns telle que présentée par le Grand
enseignements qui les sous-tendent.
Pour Martinès l’oeuvre de l’Eternel est tout d’abord spirituelle avant que d’être une oeuvre de
création en deux temps. Par son oeuvre spirituelle, antérieure au temps, il exprima sa gloire en
donnant, par son opération d’émanation, l’être à différentes classes d’esprits que nous nommons
communément anges. Puis, consécutivement à la chute de certains de ces esprits, l’ensemble des
esprits furent émancipés dans une création création universelle temporelle constituée d’une sphère
surcéleste, toujours baignée de la lumière divine, et à l’opposé, des ténèbres dans lesquelles furent
précipités les esprits déchus, en privation de toute lumière. Ces deux espaces furent séparés par une
barrière spirituelle, constituée d’esprits émancipés qui composèrent l’axe feu central incréé - car
émané - privant ainsi les êtres déchus de toute lumière divine. Une deuxième barrière sensible et
temporelle devait contenir l’action des esprits rebelles. Cette barrière constituée d’une couche de
privation des esprits déchus devait avoir un terme.
Puis vint l’émanation du mineur spirituel quaternaire, autrement appelé esprit d’Adam, qui sitôt
émané fut placé - Martinès dira émancipé - au centre de cette création glorieuse. C’est Adam devait
gouverner l’ensemble de la création et des êtres l’habitant mais aussi abréger la peine des esprits
déchus en les amenant au repentir. Mais Adam chuta à son tour et du fait de cette chute la création
initiale fut bouleversée tant dans son organisation que dans sa qualité. Le ciel, ou sphère céleste, la
terre et tous ses habitants, végétaux ou animaux, furent emportés dans un mouvement de
dégénération par transmutation. En effet, dans sa chute, Adam entraîna l’entièreté de la création
dont la chute se traduisit par une dégradation de sa qualité matérielle, ainsi que de celle de toutes les
formes corporelles qui l’habitaient. Toute cette création se densifia par l’apport d’éléments mixtes et
sa qualité glorieuse pure et incorruptible devint élémentaire composée et corruptible. Seuls les
esprits émancipés dans cette création furent protégés des effets de cette chute.
suivant la classification martinésienne. Chacun des esprits porte ainsi un nombre qui exprime les
qualités de sa classe soit 10, 8, 7 ou 4. Par addition arithmosophique l’ensemble de ces nombres se
réduisent à 10 qui est le nombre de leur racine, certains directement et d’autres indirectement. En
effet 7 donne 10 par 1+2+3+4+5+6+7=28=10 et 4 donne directement 10 par 1+2+3+4=10. Il ne faut
pas confondre ces esprits quaternaires avec le mineur spirituel qui ne fut émané qu’après la chute
des premiers esprits. En effet bien que portant le nombre 4, ces esprits de l’immensité divine ne
possédaient en eux qu’une puissance ternaire. Quant à l’octénaire il doit être regardé comme un
double quaternaire ce qui signifie qu’il peut lui aussi être ramené directement à 10.
Nous connaissons le rapport qui existe entre 10 et 1 où entre l’Unité et le cercle de son émanation
comme le symbole du monde des êtres émanés de l’Unité ou du potentiel d’émanation divine. Ainsi,
par sa racine dénaire, le nombre attaché à chaque classe montre bien l’origine d’émanation divine
de chaque classe d’esprit.
Ce nombre 10 contient aussi tous les autres nombres et donc potentiellement toute la puissance
d’émanation et de création divine. Car tout fut créé par nombres, poids et mesures, et toute création
est contenue dans l’ensemble des nombres. Nous pourrions ainsi dire que toutes les idées créatrices
sont contenues dans les nombres qui les mettront en oeuvre, donc dans le dénaire, c’est à dire de
toute éternité dans la le sein même de Dieu.
La mission, le rôle et le dessein, que le Créateur avait donnés à ces 4 classes d’esprits émanés dans
son immensité avant la création, nous sont inconnus. C’est un grand mystère qui demanderait pour
l’approcher, de pénétrer la nature divine ainsi que son ontologie. Ceux qui prétendraient approcher
ce mystère courent un grand risque, car il est dangereusement fautif pour l’homme que de prétendre
saisir l’insaisissable, connaître l’inconnaissable, comprendre l’ineffable. Le peu que nous pouvons
savoir de ces esprits avant la première chute, nous le tenons du Grand Souverain de l’Ordre qui
depuis. » (Traité, 3)
Ainsi Martinès entendrait que les hiérarchies angéliques de l’angélologie traditionnelle qui distribue
celles-ci en 9 choeurs établis selon 3 ordres, selon Denys l’Aéropagite, ne correspondraient qu’à une
classification postérieure à la chute des premiers esprits prévaricateurs. Nous pouvons seulement
dire que Dieu émana ces premiers esprits afin de manifester sa gloire et son amour. Cet amour pour
s’exprimer devait trouver un réceptacle qui lui-même lui rendrait grâce et louanges.
L’immensité divine ne resta pas inerte face à la chute et à la création temporelle première qui
l’accompagna. La prévarication du plus grand des esprits qui habitait cette immensité, et que nous
appelons communément Lucifer, vint semer un trouble immense dans toutes les classes d’esprits.
En effet tous les esprits furent atteints et même altérés par la prévarication de Lucifer, qu’ils l’aient
suivi dans son misérable dessein ou non. Même les esprits restés fidèles à l’Eternel furent affectés
du fait de leur exposition à l’action de l’esprit prévaricateur et qu’un doute, un questionnement,
voire même qu’un trouble ait pu de ce fait naître en eux. L’immensité divine étant immuable et
infiniment pure, elle ne pouvait souffrir aucun changement, aussi éphémère et subtil soit-il, dans les
êtres qui la composaient et qui devaient être totalement impassibles. Cette perte momentanée de
leur impassibilité fut pour eux comme une dégradation de leur état et une sorte de condamnation.
Ce changement intervenu dans leur état marqua leur exposition aux lois du temps. Ils ne pouvaient
donc plus demeurer dans l’immensité divine impassible et éternelle de toute éternité.
Ainsi, tous les esprits furent projetés, émancipés dira Martines, dans les sphères surcélestes et
célestes soumises au temps, à l’exception des esprits dénaires qui eux restèrent dans le sein de
l’immensité divine. En effet, les esprits dénaires sont les plus proches de Dieu car portant
directement en eux le nombre de puissance dénaire. Mais, dans leur éternelle béatitude, ils sont
aussi les moins libres de Dieu car leur proximité de Dieu les remplit de Dieu dont ils sont comme le
miroir, et sans la volonté duquel ils ne peuvent agir. Leur impassibilité et donc absolue en ce sens et
ils ne purent donc être touchés par la chute. Que devint alors l’immensité divine ? les esprits
septénaires, octénaires et quaternaires en furent émancipés pour prendre leur place dans la toute
nouvelle création temporelle. Cependant, l’Eternel continua à y émaner des esprits purs suivant les
mêmes 4 classes car cette immensité, non sujette au temporel, ne pouvait souffrir aucun
changement.
Que devinrent alors ces premiers esprits déplacés de l’immensité divine et quel fut leur nouveau
séjour ?
Le Créateur opérant toujours par sa puissance quaternaire ne pouvait que créer un monde à l’image
de cette puissance. Ainsi, la sphère surcéleste dans laquelle ces esprits furent envoyés devait se
présenter comme un miroir de l’immensité divine et donc accueillir 4 classes d’esprits portant des
puissances identiques à celles de l’immensité divine.
Les esprits dénaires étant restés dans le sein de l’immensité divine, certains esprits septénaires
furent dotés d’une puissance dénaire. Ils furent alors appelés dénaires majeurs bien que n’étant pas
dénaires dans leur essence. Portant une puissance toute divine, ils sont considérés comme les
transmetteurs de la pensée de Dieu qu’ils reçoivent directement sans avoir à lire dans celle-ci. En
effet, par leur position dans le surcéleste ils jouxtent l’immensité divine dont ils reçoivent les
lumières en abondance. Même si le quaternaire est présent en eux par le nombre 10 qui en est la
racine, il n’agit pas par eux qui n’opèrent en rien sur la création. Cependant, en proximité du Père,
ils participant à l’illumination des autres classes d’esprits, leur communiquant toutes les idées
créatrices.
Les esprits octénaires, comme nous l’avons souligné, portent le double quaternaire du Fils dont ils
composent la cour. Ils sont pour cela dits supérieurs. Consécutivement à la chute ils opèrent sur les
différents cercles de la création universelle car le Fils règne sur l’ensemble de la création et des
êtres créés visibles ou invisibles. Ils opèrent donc la volonté du Fils qui par son règne exprime la
pensée du Père au sein de la création primitive et de l’actuelle d’apparence matérielle. C’est pour
cette raison que ce quaternaire est double car le Fils le reçoit du Père mais possède en lui-même son
propre quaternaire comme hypostase divine ou comme Adam céleste. Il ne faut pas pour autant
comprendre que cet octénaire dépasse par sa puissance le dénaire car il ne tient son nombre double
que par sa participation au quaternaire du Père qui Lui ne tient sa puissance que de Lui-même.
Les esprits septénaires, nous l’avons vu, remontent au dénaire par 28. Ils sont dits inférieurs car ne
remontant à 10 qu’indirectement. Ils constituent la cour céleste du Saint Esprit dont ils opèrent
l’action au sein du cercle surcéleste en commandant aux esprits ternaires qui eux agissent
directement sur la création temporelle dans le cercle céleste et sur l’immensité terrestre. Ils règlent
et ordonnent ainsi le mouvement et l’organisation de toutes les choses créées. C’est par
l’émancipation hors de la sphère divine de ces esprits septénaires que put se faire la création. Ils
portent le nombre des dons de l’Esprit Saint, mais aussi ils expriment par ce septénaire le type
d’action spirituelle-temporelle à laquelle ils sont dévolus par l’addition de 4 et de 3. C’est pour
celma que les esprits dits « bon compagnon » , que la tradition nomme anges gardiens, relèvent de
cette classe car ils ont pour mission de faire jonction avec le mineur spirituel de l’homme afin de lui
transmettre les connaissances, les forces et les vertus qui lui sont nécessaires et qu’ils tiennent soit
de l’Esprit saint dont ils sont les agents soit des esprits dénaires immédiatement supérieurs qui les
leur infusent, ces derniers les tenant directement de leur contemplation. C’est aussi pour cela que
ces esprits remontent à 10 indirectement.
Les esprits ternaires, ou de type ternaire comme les sénaires et neuvaires, sont d’une toute autre
classe. Ils ne portent pas 10 dans leur racine mais 6, ce qui les rattache au temporel et à la
manifestation temporelle des opérations spirituelles portées par les autres classes d’esprits.
Une classe aurait donc été manquante si le mineur spirituel, ou esprit d’Adam, n’avait été émané
suite à la prévarication du Prince de ce monde. C’est lui qui vint alors régner au centre de la
création universelle et donc compléter le quaternaire spirituel.
Notons à ce stade que le système de Martinès de Pasqually s’éloigne substantiellement de celui
unique et porteuses de puissances, vertus et qualités sans différenciation aucune. La distinction qui
est apparue par la suite est subordonnée à la distance qu’elles prirent avec Dieu et consécutivement
à l’intensité de leur chute. Du fait de cette chute, il se produisit alors dans ces êtres, dont la nature
consécutive à la chute des premiers esprits émanés dans l’immensité divine. Ce qui lui fait aussi
accompagner cette émanation d’une émancipation directe du mineur dans un corps de gloire au sein
de la création première. Cette conception martinésienne diffère aussi du fait de l’hypothèse sousjacente
à la spéculation d’Origène qui est celle de la préexistence des âmes. Or, cette préexistence
est implicitement contredite par Martinès de plusieurs façons. Concernant Adam, nous venons de
voir que l’émanation de son âme est concomitante à son émancipation dans un corps glorieux : donc
point de préexistence de l’âme du premier homme. Il affirme aussi que des mineurs quaternaires ne
devaient être par la suite émancipés dans un corps glorieux, créé par Adam afin de former une
postérité d’hommes-dieux, dès lors que la volonté d’Adam se joindrait à celle de Dieu pour créer
d’autre but que de seconder Adam dans son oeuvre au centre de la création première. Concernant
l’ensemble des classes d’esprit de l’immensité divine et du surcéleste, Martinès ne fige pas les
choses à la chute. Bien au contraire, il écrit que l’Eternel ne cesse d’émaner et émanciper des êtres
divine d’émanation à une existence en Dieu. Cette position nous paraît intenable car il faudrait alors
admettre que des êtres spirituels puissent exister indistinctement du Créateur sans liberté ni libre
arbitre, ce qui contrevient totalement à l’idée d’amour divin et de gloire divine, ainsi qu’à la
Divinité leur avait fixé par des lois, des préceptes et des commandements éternels. Ils étaient donc
libres et distincts du Créateur ; et l'on ne peut leur refuser le libre arbitre avec lequel ils ont été
émanés sans détruire en eux la faculté, la propriété, la vertu spirituelle et personnelle qui leur
étaient nécessaires pour opérer avec précision dans les bornes où ils devaient exercer leur
puissance. » (Traité, 1)
Le système de Martinès semble donc tout à fait original et particulier. Pourtant, il n’est pas
fondamentalement éloigné de la classification traditionnelle. Même s’il est impossible d’y retrouver
une correspondance directe de classe à classe avec les 9 choeurs et 3 ordres traditionnels déjà
mentionnés, nous pouvons cependant établir une relation systématique suivant les rôles attribués à
chaque classe d’esprit. En effet, si certaines classes d’esprits n’ont d’autre mission que la
contemplation divine dont ils transmettent la connaissances à une classe directement subordonnée
chargée de faire jonction avec le mineur – ou esprit de l’homme, d’autres de gouverner aux classes
dites inférieures et chargées de présider aux chréations secondes - c'est-à-dire la création universelle
et matérielle - et d’en assurer la subsistance, il en est de même dans l’angélologie traditionnelle. Les
chérubins, séraphins et trônes qui brûlent du feu divin et siègent devant la face de Dieu qu’ils
contemplent, les puissances, dominations et vertus qui sont les recteurs de l’ordre universel et sur
lesquels reposent la création et enfin les principautés, archanges et anges qui sont en charge de la
transmission aux hommes selon leur hiérarchie et leurs vertus n’ont-ils pas des fonctions et missions
analogues ?
Cher ami,
RépondreSupprimerJe vous remercie d'avoir publié certains de mes posts extraits de mon blog reconciliation.universelle.com.
L'ensemble de ces posts est maintenant protégé et je vous prie donc de bien vouloir les dépublier rapidement. Je vous en remercie par avance.
Vous pouvez me contacter à : esh494@gmail.com
Bien à vous,
Esh
Bonjour! j'ai essayé de supprimer votre texte mais revient toujours.
Supprimer